Minority Report n'est plus loin :

Réaliser des drones minuscules, qui intéressent aussi la sécurité civile,
n'est que l'un des objectifs qui stimulent la recherche. "Des technologies
destinées à fonctionner dans un contexte de fortes contraintes de poids,
d'encombrement et de consommation d'énergie, ont de multiples applications
potentielles", affirme Nicolas Marchand.
Pour concevoir leur micro-engin volant, les chercheurs ont une ligne
directrice qui tourne à l'obsession : le poids ! Le Delfly Micro de
l'université de Delft pèse 3 grammes tout équipé. Son fuselage est en carbone
et en bois ultraléger, sa voilure en film plastique PET. Et tout son équipement
est à l'avenant. La batterie ? 1 g. La caméra ? 0,4 g. Le moteur ? 0,45
g...
Pourtant, sa conception reste traditionnelle : un petit moteur électrique,
alimenté par une batterie au lithium, actionne le battement des ailes. Pas sûr
que ces choix soient reconductibles pour le futur Delfly Nano, qui devrait
peser 1 gramme en tout, pour 5 cm d'envergure...
"Nous évaluons tout le spectre des technologies possibles", annonce
sans plus de précision Guido de Croon, l'un des responsables du projet. Les
chercheurs de Harvard, eux, ont déjà choisi. Le battement des ailes de leur
mouche est provoqué par des actionneurs piézo-électriques. Une rupture
technologique, pas totalement aboutie : la mouche a encore un fil à la patte,
car l'énergie et la commande du vol restent déportées.
Les français d'EVA sont aussi partis sur l'option piézo-électrique, bien
adaptée à la miniaturisation. "L'objectif est de trouver un actionneur à
basse fréquence (30-40 Hz) et que l'ensemble piézo - ailes - thorax vibre à sa
fréquence de résonance, pour maximiser l'efficacité énergétique", précise
Guylaine Poulin-Vittrant, chercheuse au Lema (CNRS/CEA, à Tours).
Une conception novatrice : plus aucune articulation, mais un thorax en
alliage flexible conçu au CEA-List, qui transmet le mouvement entre les piézo
et les ailes. Un premier prototype de l'ensemble est attendu dans les
prochaines semaines. L'une des difficultés du projet est qu'il n'existe pas
aujourd'hui d'outils de simulation prenant en compte tous les phénomènes
physiques (mécanique, électrique et aérodynamique) qui entrent en jeu.
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plus ici :
http://www.usinenouvelle.com/article/le-microdrone-sort-de-son-cocon.N157893